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  • Photo du rédacteurFranck Houdas

Jean-Michel Larqué, Vert de rage

Dernière mise à jour : 4 août 2023

Sept fois champion de France avec l’AS Saint-Étienne en tant que joueur, entraîneur du Paris Saint-Germain, éducateur, journaliste et Président du district des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Michel Larqué connaît parfaitement le football d’aujourd’hui, les hommes qui l’animent mais aussi les rouages les plus obscurs de ce qui est bel et bien un énorme « business ».

Attention, ce livre a été publié en février 2010. Par conséquent, certaines informations sont donc obsolètes.


Un titre plutôt bien choisi

Lorsque le lecteur lit la quatrième de couverture, il s’attend à un livre de réflexion sur le football français : « Jean-Michel Larqué se permet de dresser des constats dans ce livre en forme de coup de gueule. » Pourtant, la première partie du bouquin (environ une centaine de pages) ne parle que de sa carrière de sportif. Chose un peu en contradiction avec ce qui est dit au dos du livre. Mais ceci n’est qu’un détail et cette partie reste tout de même importante pour plusieurs raisons. D’une part, pour découvrir le type de joueur et de dirigeant qu’il était et d’autre part, pour comprendre sa vision du foot d’aujourd’hui car toute personne donnant son avis se base sur l’expérience.


Joueur, dirigeant puis journaliste

Une première partie, donc, sur sa carrière de joueur (Saint-Étienne, Paris Saint-Germain et équipe de France) mais aussi de dirigeant. Même si Larqué fait partie des joueurs représentant « l’épopée des Verts », il est aussi devenu par la suite joueur-entraîneur au PSG puis directeur général de l’ASSE. Mais ce n’est que seulement lors de sa reconversion (deuxième partie du livre) en tant que journaliste sportif (Onze, Onze Mondial, Antenne 2, TF1, RMC) qu’il commencera à avoir une notoriété auprès du grand public français. Une notoriété due à son duo prolifique et extraordinaire avec Thierry Roland avec qui il a passé plus de 25 ans à commenter les matchs de l’équipe de France. L’ex-international tricolore n’hésite pas à livrer des anecdotes tout aussi croquantes les unes que les autres concernant son acolyte. Il rendra également hommage à Thierry Gilardi, décédé en 2008, avec lequel il commenta également les matchs des Bleus pendant trois ans.


Larqué n'aime pas le foot moderne

Enfin, ce n’est que véritablement à la troisième partie qu’il y a une cohérence avec la quatrième de couverture. Intitulée « Observateur », cette partie de réflexion sur le football français est très alléchante. Il y évoque notamment les mentalités des supporters et des médias, l’argent qui coule à flot et fait perdre la tête aux joueurs et agents. Admiratif devant le travail accompli par Jean-Michel Aulas à l’OL, pour lui un bon club doit posséder un bon président. Jean-Michel Larqué pousse également un coup de gueule sur le sélectionneur Domenech, sur ses choix et sa communication. Il se demande comment le foot tricolore en est arrivé là quand celui-ci possédait deux des meilleurs joueurs de l’histoire (Platini et Zidane). La quatrième partie, elle, n’apporte que des suggestions pour améliorer l’avenir du football français, notamment au niveau de l’amateurisme, socle du foot bleu-blanc-rouge.

Jean-Michel Larqué et Thierry Roland aux commentaires d'un match de football
Jean-Michel Larqué (à gauche) et Thierry Roland (à droite), duo légendaire de commentateurs sportifs / ©Dailymotion

« Jean-Mimi » se confie

Voici trois anecdotes ou visions du foot racontées par Jean-Michel Larqué :

  • Jean-Michel évoquant les célébrations d’après-match durant son époque : « À la fin des matchs, on n’explosait pas de joie en se réunissant autour de la table sous les "A tchik, a tchik, a tchik... Aïe, aîe, aïe !”. Il n’y avait rien de tout ça. On se donnait des accolades dans un grand sentiment d’amitié et de solidarité. »

  • Lorsqu’il décide de quitter son poste d’entraîneur du PSG, il en parle d’abord à Francis Borelli. Il lui restait deux ans de contrat et le président parisien lui répond alors : « Jean-Michel, on ne peut pas se quitter comme ça. » Le successeur de Daniel Hechter décide alors, de lui-même, de verser à Larqué l’intégralité des salaires qu’il aurait dû toucher jusqu’à la fin de son contrat. Chose improbable aujourd’hui !

  • À quelques heures du match d’ouverture de la Coupe du monde 1986, il y avait eu un orage terrible sur Mexico. Thierry Roland et Jean-Michel Larqué devaient éponger les sièges cuvettes en ciment. Mais ils n’avaient rien sous la main. Les deux commentateurs sportifs décidèrent alors de décrocher les rideaux de la salle de presse qui leur ont servi de serpillière.


Mon avis : Les quarante premières pages sont un peu ennuyeuses. Le prologue parle de l’élection de Larqué en tant que Président du district des Pyrénées-Atlantiques et de sa relation avec l’ancien Président de la Fédération Française de football, Jean-Pierre Escalettes. Une partie beaucoup trop technique à mon goût. Ensuite, « Jean-Mimi » nous explique son enfance et la vie au sein de la famille Larqué (anniversaire, passe-temps, politique, religion...). Ce n’est seulement qu’après, à la page 41, que le plus intéressant commence : son organisation entre les études et le foot.


Son livre, divisé en quatre parties (carrière joueur et dirigeant, carrière journaliste, observateur du foot français et quelques suggestions pour l’améliorer), est plutôt intéressant avec des anecdotes incroyables lors de sa carrière professionnelle mais aussi pendant sa période de journaliste sportif. Quel duo avec Thierry Roland ! Par ailleurs, la troisième partie où il liste les avantages et inconvénients du football tricolore est assez captivant. Cette partie de réflexion permettra aux plus jeunes de comprendre dans quel état se trouvait le football français au début du XXIème siècle. Enfin, même si je n’ai pas connu Larqué en tant que joueur, je n’ai pas eu du mal à comprendre ses propos. Si tu es supporter stéphanois, c’est un livre à avoir.


Bonus : ancien des Girondins qui fut aussi entraîneur-joueur de l’ES Rochelaise, Francisco Navarro conteste une anecdote rapportée dans le livre de Jean-Michel Larqué.

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