Une autobiographie de Zlatan Ibrahimović. Eh oui, il l'a fait ! Ce joueur que beaucoup de personnes trouvent toujours insolent, a osé écrire un bouquin sur lui. Rien qu’au titre du livre Moi, Zlatan Ibrahimović nous permet déjà de cerner le niveau de son égo. Tellement arrogant qu’il n’existe pas de résumé à la quatrième de couverture : c’est son dos tatoué qu’apparaît.
« Tu ne sais pas de quoi parle ce livre, tu n’as qu’à l’acheter pour le savoir ! », c’est sûrement ce que voulait dire Zlatan.
Enfant peiné mais avant tout enfant déterminé
Tout au long de ce livre, nous apprenons à connaître le footballeur mais aussi l’humain qu’il est. Fils immigré d’un père bosniaque, obsédé par le passé de son pays, et d’une mère croate travaillant jour et nuit pour sa famille, il n’a que deux ans lorsque ses parents divorcent. S’ensuit une enfance douloureuse dans une pauvre banlieue suédoise, Rosengard, où il se sent toujours à l’écart. Mais cela ne l’empêche pas d’admirer de grands footballeurs comme le brésilien Ronaldo et le hollandais Marco Van Basten. Il passait la plupart de son temps à jouer au foot, aux jeux vidéo et à voler des vélos à tel point qu’un moment, le vélo volé fut celui de son entraîneur… Pas très sympa tout ça !
Dans son premier club, le FC Rosengard, ses origines et son tempérament l’isolent déjà. Les parents de ses coéquipiers essaient même de l’exclure de l’équipe voire du club pour plusieurs raisons : violent, arrogant, personnel dans le jeu… Tout ce qui est à l’encontre du football et des valeurs du club. Mais sa détermination à devenir joueur professionnel prendra le dessus et se fera même repérer par le Malmö FF avant de rejoindre l’Ajax Amsterdam où il fera la connaissance d’un certain Scherrer Maxwell, qui deviendra son meilleur ami. Là, fini les vols de vélos place à l’achat de belles voitures ! Puis, il aura la carrière que nous connaissons : Juventus, Inter Milan, Barcelone, Milan AC, Paris Saint-Germain.
L'amour pour Mourinho, la haine pour Guardiola
Lors de son arrivée à l’Inter Milan, Zlatan nous raconte sa relation avec José Mourinho, dont il est prêt à mourir pour lui, et comment il a pris les choses en mains : « Il nous faut casser les clans. Nous ne gagnerons pas si nous ne travaillerons pas en équipe » dit-il dans son livre. A la fin de la saison, le Suédois constate une chose : « L’Inter Milan n’avait pas remporté de Scudetto pendant 17 ans. Et puis je suis arrivé, nous avons remporté deux titres d’affilée. » Du grand Zlatan !
Mais tout ne fut pas rose entre l’attaquant Suédois et ses entraîneurs. Surtout avec Pep Guardiola lorsqu’il rejoint le FC Barcelone en 2009 : prises de tête et remplaçant la plupart du temps. Une relation basée non pas sur la confiance mais sur l’ignorance. Il restera une saison en Catalogne et repartira en Italie, au Milan AC, pays où il se sent le plus heureux avant de conquérir la France et le PSG.
Une biographie sans langue de bois
Buteur de génie, grande gueule, formidable technicien, « Ibra » suscite des polémiques à chacun de ses passages. Il est le seul footballeur à avoir gagné chaque année le championnat dans lequel il a joué. Son autobiographie est à son image : sincère jusqu’à la provocation, perfectionniste jusqu’à l’excès. Et comme souvent chez les champions qui paraissent invulnérables, les failles existent. De ses souffrances à ses plus grandes fiertés, Zlatan se livre sans concessions.
Et si tu ne savais pas que l’ancienne star du PSG est une personne très hautaine, en voici la preuve avec quelques phrases aussi arrogantes que sa personnalité :
Au moment où le Malmö FF recrute l’attaquant Peter Ijeh : « Il avait la réputation d’être un brillant buteur. La saison suivante, il serait le meilleur marqueur du championnat. Mais, à ce moment-là, je lui faisais encore de l’ombre. D’ailleurs, qui n’était pas dans mon ombre ? »
Sa réaction d’après-match adressée aux journalistes lorsqu’il décrit un de ses buts : « D’abord je suis allé à gauche et il m’a suivi. Puis je suis allé à droite et lui aussi. Puis j’ai repris à gauche et il est parti s’acheter un hot dog. »
« Anders Carlsson n’était pas le type qu’il me fallait […] Je ne correspondais pas à un agent qui respecter les règles et les feux rouges. »
Face à Guardiola : « Tu n’as pas de couilles ! Tu te fais dessus face à Mourinho. Tu peux aller au diable ! »
Mon avis : Si Zlatan est toujours un buteur décisif chaque saison, ce n'est pas dû au hasard. Sa détermination est le facteur de son succès. Beaucoup de joueurs disent qu'ils ont connu la misère étant petit et que le football, en plus d'être une passion, était devenu une porte de sortie. Dans ce livre, nous comprenons mieux d'où vient Zlatan, ce qu'il a vécu avant de rejoindre l'Ajax mais surtout sa relation très compliquée voire inexistante avec son père. Un livre à lire absolument si vous aimez le joueur.